L’équipe du biologiste Kyung-Jin Min de l’université de Corée s’est intéressée à la longévité d’eunuques coréens ayant vécu entre le XIVe et le XXe siècle. En comparant les arbres généalogiques de 81 hommes castrés à ceux de 2 500 nobles, dont les conditions de vie étaient similaires, ils ont observé que les eunuques des temps anciens avaient vécu en moyenne 70 années, contre 56 ans chez le groupe témoin. De plus, sur les 81 eunuques, trois étaient morts centenaires, contre un seul parmi les 2 500 hommes non castrés. «Il y a au Japon un centenaire pour 3 500 habitants et un pour 4 400 aux Etats-Unis (…), la proportion de centenaires chez les eunuques coréens est donc au moins 130 fois supérieure à celle des pays développés» a précisé Kyung-Jin Min. D’après lui, l’absence de testostérone expliquerait l’exceptionnelle longévité due à la castration. Cette hormone sexuelle mâle pourrait ainsi affaiblir le système immunitaire. À l’inverse, l’effet de l’hormone féminine, l’œstrogène, serait à l’origine de la meilleure espérance de vie chez les femmes. Mais d’autres facteurs pourraient également être en jeu comme les comportements à risque, plus courants chez les hommes non castrés et susceptibles d’augmenter la mortalité.